Sommet Union européenne - Union africaine : vers un partenariat renouvelé entre l'Afrique et l'Europe !
Les dirigeants de l'Union européenne (UE) et de l'Union africaine (UA), ainsi que ceux de leurs États membres respectifs, se sont réunis à l'occasion du sixième sommet UE-UA à Bruxelles les 17 et 18 février 2022.
Le chef de l’Etat a porté lors de ce sommet une ambition de renouvellement et d’approfondissement de la relation entre l’UE et l’UA, fondée sur la prospérité, la solidarité et la sécurité.
L'Europe est, de loin, le premier partenaire de l’Afrique en termes d'investissement, de commerce et d’aide publique au développement. Près de 150 milliards d'euros seront investis en Afrique au cours des six prochaines années dans le cadre de Global Gateway, la nouvelle stratégie d’investissement de l’Union européenne. Avec ces fonds, l'UE entend contribuer notamment au développement des infrastructures, du numérique, de l'énergie, mais aussi de la santé et l’éducation.
La coopération en santé a déjà été considérablement renforcée depuis la crise sanitaire, avec l’acheminement de plus de 145 millions de doses européennes de vaccin en Afrique. Cependant, si l’Afrique est désormais suffisamment dotée en vaccin COVID, son taux de vaccination reste très faible, à 11%. L’UE accompagnera les Etats africains dans leurs campagnes de vaccination et les aidera à renforcer leur propre production vaccinale.
La transition énergétique, la transition numérique, et le développement de nouvelles infrastructures seront également des priorités du partenariat renforcé entre les deux continents. L’UE s’engagera dans l’accompagnement de la construction de grandes infrastructures de transport pour renforcer les corridors stratégiques en Afrique. Le verdissement de la production d’énergie en Afrique par l’augmentation de la production d’énergies renouvelables et la transition énergétique des pays africains seront également soutenus.
Concernant la transition numérique, une partie des financements permettra d’envisager l’installation d’un câble sous-marin entre l’Europe à l’Afrique, l’implantation de green data centers, ou encore le développement de la formation dans le domaine du numérique.
Dans le domaine agricole, dans le cadre de la « Grande muraille verte », une initiative lancée par la France sera annoncée pour le développement de la production de protéines végétales, afin de contribuer à la lutte contre la désertification et de fournir des revenus aux agriculteurs.
Dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle, le programme Erasmus+ à l’égard de l’Afrique sera doté de 800 millions d’euros pour développer les formations et les échanges avec les étudiants africains.
Dans la continuité des annonces du sommet du 18 mai et de la création d’une Alliance pour l'Entreprenariat en Afrique afin de soutenir le secteur privé et la dynamique entrepreneuriale actuelle, l’UE a annoncé également le lancement de l’initiative Investing in Young Businesses in Africa, pour trouver des fonds et aider les jeunes entrepreneurs africains.
L’Europe comme la France souhaitent contribuer à la relance africaine, notamment par l’émission de droits de tirage spéciaux. En août dernier, le FMI avait déjà attribué 33 milliards de dollars aux pays africains. L’objectif est d’atteindre, par les droits de tirage spéciaux, le montant de 100 milliards de dollars. La question du traitement de la dette des Etats africains a été également évoquée.
Concernant le renforcement de la paix et de la sécurité sur le continent Africain, l’UE a rappelé son soutien à l’UA dans ses efforts de lutte contre le terrorisme, par le financement d’opérations de paix menées sur le continent, mais également par le renforcement de l'Académie de lutte contre le terrorisme d’Abidjan. Les questions des opérations militaires au Sahel et des récents coups d’État en Afrique de l’Ouest ont été évoqués.