Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) : le Président de la République défend une Europe « puissance d’avenir »
Une présidence de promotion des valeurs de l’Union européenne
le Président de la République a rappelé que la construction européenne repose sur trois promesses qu’il faut refonder : la démocratie, le progrès et la paix.
La présidence française du Conseil de l’Union européenne sera celle de la promotion des valeurs européennes, aujourd’hui fragilisées. Appelant au « combat pour l’Etat de droit », il a proposé de renforcer le pouvoir du Parlement européen en portant, avec l’Allemagne, le droit d’initiative législative.
Le Président de la République a proposé d’actualiser la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne pour y faire figurer la protection de l’environnement ainsi que la reconnaissance du droit à l’avortement.
Une présidence de progrès et de croissance
En matière de travail, les priorités avancées par le Chef de l’Etat concernent l’instauration, à l’échelle européenne, d’un salaire minimum décent pour des emplois de qualité, qualifiés, mieux rémunérés, ainsi que la réduction des inégalités salariales entre femmes et hommes et la lutte contre les discriminations.
Il propose, par ailleurs, de rassembler les meilleurs historiens européens en vue de bâtir, par un « projet commun respectueux des singularités et des identités de chacun », le « legs de cette histoire commune » et à nouveau faire de l'Europe « une puissance démocratique culturelle et éducative, fière d’elle-même ».
La présidence française du Conseil de l’Union européenne doit également être l’occasion de faire face aux deux grands défis du siècle : le défi climatique et le défi numérique.
Concernant le défi climatique, le Président de la République a annoncé que la Commission européenne formulera dans les prochaines semaines des propositions fortes. Il espère notamment l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne ainsi que l’adoption de la première loi au monde contre la déforestation importée. Un Sommet pour les océans aura lieu en février pour défendre la biodiversité et l’Europe en tant que grande puissance maritime.
Concernant le défi numérique, le Président de la République entend bâtir un marché unique du numérique grâce à l’investissement dans les nouvelles technologies. Il souhaite que l’Union européenne finance plus largement les acteurs de ce secteur tout en simplifiant son droit pour bâtir un marché domestique « à taille de géant ». Ces avancées devront permettre de protéger économiquement les acteurs du numérique tout en protégeant nos citoyens et le débat démocratique contre la manipulation et les discours de haine.
Renforcer la promesse de paix et de sécurité
Ce semestre de présidence française devra également permettre la définition d’une stratégie européenne en matière de défense, complémentaire avec l’OTAN, mais aussi en matière d’industrie et d’indépendance technologique, pour faire de l’Europe une puissance d’avenir.
Le Président de la République a plaidé pour un « ordre de sécurité collective », notamment par le « réarmement stratégique de notre Europe ». La présidence française portera aussi une réforme de l'espace Schengen, et l’élaboration d’une « force gouvernementale d’intervention rapide » grâce à des « partenariats avec les pays d’origine et de transit pour lutter contre les réseaux de passeurs et rendre efficace notre politique de retour ».
Le Chef de l'État veut, en outre, établir « un dialogue franc, exigeant, face aux manipulations et aux ingérences » et reprendre les négociations avec la Russie pour rechercher une solution politique au conflit ukrainien dans le cadre du format Normandie réunissant la France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine.
Pour renforcer la paix, le Président de la République a proposé la création d’une nouvelle alliance avec l’Afrique autour de l’éducation, le climat et la montée du terrorisme, tout en annonçant la tenue en février d’un sommet Europe-Afrique. Il souhaite que l’Europe soutienne l’Afrique par l’envoi 700 millions de doses de vaccin d’ici juillet 2022 ainsi que par l’établissement d’un « new deal économique et financier ».
Emmanuel Macron a aussi affirmé que l’Union européenne avait vocation à repenser ses relations avec les pays des Balkans occidentaux, en leur redonnant « de manière plus claire, lisible, volontariste, des perspectives sincères d’adhésion ». Il veillera, enfin, au respect des accords conclus entre le Royaume-Uni et l’Union européenne au sujet des problématiques de pêche ou d’application du protocole sur Irlande du Nord.
En conclusion, le Président de la République a rappelé l’importance de faire de l’Europe une puissance d’avenir face aux nationalismes et à la « dissolution de nos identités » : « notre capacité à inventer un rêve possible, à le rendre tangible et utile à nos concitoyens est la clé de notre succès ».