Ma question à M. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT en commission des affaires économiques
Ce jeudi 29 mai, j'ai posé la question ci-dessous à M. Laurent Berger, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) lors de son audition par la Commission aux affaires économiques :
"Monsieur Berger,
Ce lundi 25 mai 2020 s’est ouvert, sous l’impulsion du gouvernement, un cycle de sept semaines de concertation destiné à améliorer les conditions de travail et la prise en charge des malades dans les hôpitaux. Ce « Ségur de la santé » a pour objectif de repenser durablement et profondément le système de santé actuel. La CFDT Santé-Sociaux participera également activement aux travaux qui seront menés dans ce cadre.
Dans ce contexte, le ministre de la santé a affirmé vouloir revoir le cadre d’organisation du temps de travail à l’hôpital pour ne plus empêcher le personnel qui souhaite travailler davantage. Beaucoup de syndicats, et notamment la CFDT, se sont élevés contre cet éventuel aménagement des 35 heures. Comme beaucoup de représentants syndicaux, vous avez défendu le respect strict et inconditionnel du pacte social structuré autour des 35 heures. En l'absence d’aménagement et d’adaptabilité des 35 heures aux nouvelles exigences de l’hôpital de demain : quelles solutions concrètes proposez-vous pour répondre aux défis, d’une refondation urgente et nécessaire de notre système de santé sachant que l’embauche est très difficile dans ce secteur avec un fort déséquilibre entre l’offre et la demande ?"
La réponse : "Il n’y a pas besoin de toucher la durée légale du temps de travail. La seule chose que vous pourriez faire en touchant au code du travail, ce serait de renforcer la négociation collective dans les entreprises et de renforcer les moyens des représentants du personnel pour peser davantage sur les choix qui concernent les salariés et l’entreprise. Sur le temps de travail on peut innover : la fameuse banque des temps. Il permet de gérer son temps différent tout au long de la carrière. C’est une idée qu’il faut poursuivre.
(…)
Si demain, on maintient un certain niveau de chômage partiel avec un certain niveau de prise en charge par l’Etat, c’est seulement pour les entreprises qui ont signé un accord qui fixera dans l’entreprise les conditions de la pérennité de l’emploi, de la qualité du travail et qui fixera les conditions de la répartition de la richesse créée.
Sur un certain nombre de sujets, il faut pouvoir conditionner les aides aux entreprises. Cela est vrai sur la question environnementale, sur la politique de rémunération et les écarts de rémunération. Je pense, et ce n’est pas un gros mot, certains pays le font, plutôt que d’essayer de fixer, ce qu’on arrive jamais à faire car les situations sont différentes, un cadre législatif où personne ne rentre dedans. On peut le faire en fonction de leur capacité à créer du dialogue social avec les représentants du personnel. "