STÉPHANIE DO

Le squat de Noisiel a été évacué


Occupé par plus de 400 Roms depuis 11 mois, le squat géant de l’immeuble de la Grande Allée du 12 février 1934 de Noisiel et désormais vide.

C’est un sujet sur lequel je me suis beaucoup investie, dès décembre dernier quand on m’a alerté à ce sujet, aussi je suis très heureuse que nous ayons enfin abouti à une résolution du problème : les riverains vont pouvoir retrouver une certaine tranquillité, et les squatteurs ont quitté cet immeuble insalubre – et voué à être démoli – dans lequel ils étaient tous en danger.

Le 24 mars dernier, j’avais échangé avec le Préfet au sujet de la sécurité dans cet immeuble et la sécurité sanitaire de ses habitants, afin de trouver une solution. Plus tard, le 7 avril, des coups de feu avaient été tirés à proximité de cet immeuble, motivant un courrier de ma part au sous-préfet de Torcy. Celui-ci m’avait répondu dans un courrier du 16 avril que toutes les mesures seraient mises en œuvre pour en protéger les habitants, avec notamment la mise en place d’un site de consultations médicales sur place pour veiller à l’état de santé des habitants, mais aussi détecter et prendre en charge les personnes en situation de contamination.

Fin avril, il était rapporté qu’une jeune fille de 17 ans, habitante du squat, était décédée du COVID-19. Cela en rajoutait à l’urgence de la situation et rendait indispensable une intervention des pouvoirs publics.

Entre-temps, de nombreux riverains s’étaient plaints des habitants du squat. D’après eux, ils étaient source d’insécurité, de risque sanitaire et étaient à l’origine de nombreuses incivilités. Je me suis rapidement mise en contact avec les syndicats de propriétés voisins du squat des les habitants. J’ai rencontré ces derniers le 6 juin, et n’ai cessé de correspondre avec eux par courriers et mails.

En parallèle, j’ai eu des échanges constants avec le Préfet, le commissariat et la mairie de Noisiel, et j’ai alerté le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner. Celui-ci me répondait dans un courrier du 8 juin qu’il prenait bonne note de la situation et qu’une évacuation du squat serait faite dès que la situation sanitaire le permettrait et que la trêve hivernale s’achèverait.

Malgré tout cela, et plusieurs décisions d’évictions du sous-préfet de Torcy et du maire de Noisiel, rien ne pouvait être fait tant que nous étions en situation de crise sanitaire.

Face aux différentes informations contradictoires que l’on pouvait alors entendre, je me suis adressée au préfet dans un courrier du 27 juillet afin d’avoir un état des lieux précis de la situation.

Ce dernier m’a assuré par retour de courrier le 4 août que ce sujet était d’importance première pour lui. A cause des contraintes liées à la crise sanitaire, et dans un contexte extrêmement complexe, les décisions d’expulsions ne pouvaient être exécutées. L’Etat est intervenu pour éviter les déplacements de personnes à l’extérieur du bâtiment, et a apporté un soutien sanitaire à ses habitants.

D’après le préfet, les 350 à 400 occupants du squat étaient des ressortissants moldaves, ukrainiens et d’autres nationalités ayant déposés des demandes d’asile devant l’OFPRA. Le traitement de ces demandes est un enjeu déterminant en amont de l’évacuation du site. Le préfet, en lien avec la direction de l’OFPRA, a obtenu qu’une mission spéciale soit dépêchée afin de traiter les dossiers de demande pendant l’été.

Ainsi, le préfet me disait être en mesure d’évacuer le bâtiment dès que le délai de notification des décisions de rejet d’asile et d’obligation de quitter le territoire français des ressortissants étrangers du squat aurait été purgé, sous réserve qu’un dispositif de mise à l’abri temporaire puisse être mis au point avec M. le maire de Noisiel.

J’affirmais sur mes réseaux sociaux début août que la situation serait bientôt résolue. Enfin, après 11 mois d’une situation inextricable, la situation s’est résolue.

Alors qu’une évacuation avait enfin été programmée, les familles ont quitté le squat progressivement, refusant de se faire recenser par les services de la préfecture. Il s’agit d’un soulagement pour tous les riverains que je remercie de leur patience et que je félicite de leur courage, notamment Madame Josiane Dumas, riveraine et présidente du syndicat des copropriétaires de la Résidence du Bois de la Maillière, avec qui nous avions échangé sur le sujet.

Je tiens cependant à rappeler que si c’est une bonne nouvelle pour les habitants de Noisiel qui vont retrouver calme et tranquillité dans leur voisinage, il faut garder à l’esprit que ces personnes restent sans domicile, puisqu’on rapporte qu’elles se sont déplacées dans un autre squat à Croissy-Beaubourg. Notre priorité doit être d’offrir des solutions durables à ces personnes afin de régler le problème et non pas simplement le déplacer.


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