STÉPHANIE DO

En Commission aux affaires économiques, nous auditionnons Monsieur Jean-François Carenco, Président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) sur le projet « Hercule ».


Pour EDF, acteur historique et central du marché français de l’électricité, dont l'État est aujourd'hui actionnaire à 83,68 %, les défis à relever sont immenses : le groupe a un endettement de 37 Mds€, les coûts de ses chantiers EPR de Flamanville1et de Hinkley Point, en Angleterre, s'élèvent à 12,4 et 24 Mds€, la construction de six EPR supplémentaires annoncée en octobre s'élèverait à 46 Mds€, et le coût global du « grand carénage » visant à allonger la durée de vie des centrales existantes est, lui, estimé à 100 Mds€ par la Cour des Comptes. Cette situation est en partie héritée du sous-investissement que l'électricien français a connu à partir de la fin des années 1990, période où avaient été décidées des baisses des tarifs, alors que le marché de l'énergie commençait à être libéralisé. C'est dans ce contexte compliqué que le Groupe a lancé un projet de transformation de sa structure, afin d’isoler les risques financiers liés au nucléaire et de permettre le financement pérenne des nouvelles activités. Ce projet confidentiel, dévoilé en interne en juin dernier, surnommé « Hercule », consisterait à séparer le groupe en deux entités d’ici 2022 : EDF Bleu, public, pour porter le nucléaire et l’hydraulique ; EDF Vert, privatisé et coté en Bourse en partie (35%), comprendrait la transition vers les énergies nouvelles, les services et commerce, Enedis et le réseau des petites lignes électriques. La filiale hors nucléaire pourrait ainsi faire l’objet d’une ouverture de capital, tandis que la partie nucléaire et hydroélectrique pourrait être nationalisée, mettant ainsi le financement et l’exploitation à l’abri des aléas des marchés.

L’enjeu de cette restructuration est triple :

- Assurer le financement des activités de production historiques de long terme (nucléaire et hydroélectrique), tout en dégageant de nouveaux moyens financiers pour les autres activités de plus court terme (commercialisation, énergies renouvelables, services) ;

- Respecter les règles de concurrence européennes, en maintenant l’accès à l’électricité nucléaire historique ;

- Maintenir l’intégration du groupe, garantir les avantages sociaux acquis et éviter la scission, refusée par les syndicats.


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